Enfant gâtait, choyait, mais sans pour autant être pourri, Lucas coulait des jours heureux avec ses parents. Il allait quitter sa sixième année de vie sur cette planète avec un constat plutôt encourageant. En effet, il s'était toujours posé la question de savoir pourquoi et comment ses parents faisaient pour apparaître et disparaître en quelques fractions de seconde, comment la vaisselle faisait pour être lavée alors que son père et sa mère étaient dans sa chambre en train de lui conter une histoire pour l'endormir ? Tous ces mystères prirent fin quand lui même, à la suite de la peur que lui fît son père, se retrouva sur le toit de la maison de façon inexpliquée. Ses parents et lui étaient des sorciers.

Il appréciait cela, non pas parce qu'il se croyait puissant ou autre mais simplement parce que quelque chose le différenciait, outre son âge et son physique, de son baby-sitter Romain. Un jeune garçon adorable qu'il admirait et considérait comme son grand frère. D'ailleurs il voulait que ce dernier soit présent ce soir quand il soufflerait sa septième bougie. Ses parents l'avaient donc invité.

Donc le grand jour arriva. Quand il se réveilla ce matin là, une énorme peluche représentant un husky blanc l'attendait au pied de son lit. Il s'empressa de le prendre et de serrer le doux objet contre lui. Puis il réfléchit un moment avant de le baptiser "Skinny". Enfin il se leva et courut à la cuisine. Là il embrassa ses parents les remerciant du joli cadeau. En effet, Lucas était fan des peluches depuis sa plus tendre enfance. Il ne savait pourquoi mais chacune d'elle l'attirait irrésistiblement. Le jeune garçon possédait une gigantesque collection de ces petites, ou moins petites, créatures toutes douces. Pour les enfants de son âge, recevoir la dernière console à la mode aurait été le "must" mais pour lui, une peluche c'était parfait.

La journée ce déroula normalement. Vers quatorze heure ses amis vinrent à sa fête, apportant chacun une nouvelle peluche. Ils jouèrent pendant deux heures avant de dévorer un gâteau en forme de Koala. Lucas lui même ne savait pourquoi, mais le koala était son animal préféré et il avait des dizaines de peluches, plus ou moins grandes, à son effigie. Mais aujourd'hui, une seule l'accompagnait partout : "Skinny". C'est d'ailleurs en la serrant de toutes ses forces qu'il verra ses parents mourir dans la soirée, alors que lui serra allongé dans une marre de son propre sang.

Ses invités partirent vers dix-huit heures. Lucas et ses parents rangèrent vite fait la maison avant de commander des pizzas. Alors qu'ils mangeaient tous ensemble, Lucas sur les genoux de son père, "Skinny" au pied de la table pour pas le salir, la sonnette retentit. L'enfant, sur que c'était Romain, son baby-sitter, sauta des genoux de son paternel, se saisi de sa peluche et se précipita pour ouvrir la porte. Romain le prit dans ses bras, lui posa un bisou sur le front en lui souhaitant un joyeux anniversaire, avant de tendre la main vers un individus restait dans la pénombre :

"Voici mon père."

Lucas le salua brièvement de la tête pendant que son frérot l'amenait à la cuisine. Là il baissa la tête en posant le garçon par terre :

"Désolé."

Un éclair vert fusa de sa baguette frappant la mère de Lucas qui tomba morte. Le père sortit la sienne et engagea le combat. Le duel fût interrompue lorsque l'autre homme immobilisa le jeune garçon menaçant de le tuer. Son père baissa sa baguette alors qu'un nouvel éclair le tuait. Lucas lui s'effondra de douleur quand quelque chose vint lui entailler profondément le dos. Il serra "Skinny" très fort entendant deux "CRAC". Puis quelques secondes après un autre. Il remarqua une silhouette avant de fermer ses yeux et de s'endormir, il espérait pour toujours.

Il faisait beau, et pourtant Jasper était cloîtré dans son bureau, à travaillé sur son rapport d’enquête, sauf que de temps à autres, il se laissait aller à de doux rêves, laissant son regard gambader par la fenêtre. Se reprenant il secoua la tête et se replongea dans son rapport. Du haut de ses dix-huit ans, et même si il était en formation d’auror, le jeune homme faisait preuve d’une maturité déconcertante pour la plupart.

L’après-midi passa ainsi, tant tôt vite, tant tôt lentement. Il ferma d’un coup sec son dossier, et soupira, il était loin d’avoir fini, et sans doute qu’il ferait des heures supplémentaire ce soir, et cela le démoralisait un peu. Son maitre passa vers lui pour constater l’avancée des travaux, il le félicita, mais Jasper compris vite que il n’avait pas fait tout ce que son maître attendait de lui. Ce dernier sortit, et Jasper fit une petite pause, essayant de chasser la fatigue qui le gagnait.

Une fois un peu plus en forme, il se replongea dans son enquête qui traitait des mangemorts en Irlande, seulement il cherchait un titre et il n’en trouvait pas. Soudain, une idée lui vint :

« Les mangemorts au pays de la harpe et du trèfle »

Bon il n’en n’était pas convaincu, mais cela irai pour le moment, et il se remit à écrire le rapport de son dernier voyage, qui comptait à présent plus d’une cinquantaine de pages, plus tard dans la nuit, il ferma définitivement son dossier, qu’il repoussa sur le coin de son bureau, mais c’est alors qu’une tête apparut dans le feu

« Jasper ! »

Ce dernier fit un bond et se retourna vers l’âtre

« Maître … »

« J’ai eu vent que la marque des ténèbres flotte au dessus d’une maison dans le quartier, tu pourrais aller voire s’il te plait ? »

« …Bien j’y vais de suite »

Et Jasper transplana aussitôt vers la maison qu’il découvrit en bonne état cependant, il pénétra dans la maison, et vit avec horreur deux corps à terre, ainsi qu’un jeune garçon, qui s’effondra lorsqu’il s’approcha. Il se précipita vers lui, et le pris dans ses bras, transplanant aussitôt dans sa propre maison, et allongeant le jeune inconscient sur un canapé. Il mit une compresse froide sur son front, et attendis patiemment qu’il se réveille, sachant bien que il serait bien dur pour le jeune garçon de rester calme…

Les effluves de la mort m’envahissaient. Mais quelle douce ironie. Ce que l’on prenait pour froid et dur était en fait chaud et agréable. Je me sentit soulevé puis quelques secondes plus tard reposait sur quelque chose de mou. Mon dos me fit souffrir et je fus parcouru de spasme avant de me retrouver sur le ventre sur cette chose aussi douce qu’un duvet de plume.

Mon corps était néanmoins lourd et aucune commande ne fonctionnait. Je me ressentais comme une marionnette cassée. Comme si j’étais à l’extérieur de mon corps et qu’aucun de mes commandements ne me faisais réagir. De même, quelque chose de chaud coulait de mon dos. La mort n’aurait-elle pas du arrêter ce saignement intempestif ? Mais plus ce liquide chaud me quittait et plus je sentais le froid m’envahir.

Des frissons me parcoururent et je commençais à trembler. Mes dents devaient claquer comme pas possible. Pourquoi la mort devait-elle s’amuser avant de me prendre ? Mon sort était donc si enviable ? Le froid continuait à se répandre et à me torturer. Pendant ce temps, mon cerveau me jouait des tours encore moins agréables. Une image récurrente me frappait. Mes parents couchaient par terre les yeux immobiles me regardant. Eux aussi ne bougeaient plus. Comme mort en fait.

Je refroidissais à vitesse grand V maintenant. Je sentais la vie me quitter encore plus. Quoi que j’étais déjà mort alors bon. Mais soudain, quelque chose me mis sur le dos de nouveau. Quelque chose de chaud me recouvrit alors que la viscosité de mon sang s’évanouissait. M’avais t-on enlevé mes vêtements ? Bon pas grave de toute façon on n’en a pas besoin dans la mort.

Quelque chose de mouillait se posa doucement sur mon front. C’était agréable. La tiédeur de l’eau contrasta avec ma peau glacée et me redonna de la chaleur. Le chose sur moi me confinait dans un endroit sécurisé et chaud qui me plus au plus au point. Je bougeais légèrement pour me retrouver dans ma position favorite et sentie en bougeant ma main quelque chose ou quelqu’un prêt de moi. Je prenais alors ce qui ressemblais drôlement à une autre main et la serrée fort. Si quelqu’un suivait la même épreuve que moi alors il fallait s’épauler. De l’autre, je serais fort ma peluche. Je savais qu’elle était le dernier vestige de ma vie mais pourquoi voilà ce qui me faudrait découvrir.

Puis je me laissais envahir par la quiétude du lieu et ma respiration se fît plus lente. Le sommeil me gagnait. Pourtant je n’avais pas ouvert les yeux depuis un moment déjà mais bizarrement je me sentais fatigué. Je suivais donc mon corps et me laissa emporté vers le calme de la nuit serrant la main :

« Papa ? Maman ?»

Des larmes coulèrent le long de mes joues sans que je ne puisse expliquer pourquoi.